Bon, je vais être honnête avec vous : quand j’ai ouvert « L’Intelligence Érotique » d’Esther Perel, je ne m’attendais pas à ce que ça change autant ma façon de voir mon job. Et pourtant…



Le paradoxe qui nous rend tous un peu fous

Esther Perel met le doigt là où ça fait mal : on demande à notre partenaire d’être TOUT. Le(a) meilleur(e) pote, le(a) confident(e), l’amant(e) passionné(e), le(e) compagnon(gne) stable… C’est un peu comme vouloir qu’une voiture soit à la fois une sportive et un camping-car, non ?

Cette tension entre sécurité et aventure ? Je la vois passer derrière mon objectif presque chaque semaine. Les duos arrivent en voulant capturer leur amour « confortable » tout en redécouvrant cette étincelle qui s’est parfois planquée sous les factures et les courses du samedi.

L’érotisme a besoin d’air

Un truc fascinant dans ce bouquin : le désir, ça respire pas dans la fusion totale. Il lui faut de l’espace, du mystère, un peu d’inconnu. Trop de proximité tue parfois la magie.

En shooting ? Les binômes les plus électriques sont ceux qui gardent encore cette capacité à se surprendre. Ils se regardent comme s’ils venaient de se croiser dans un bar. À l’inverse, certains duos ultra-fusionnels galèrent à retrouver cette étincelle photographique. Pas grave, on bosse dessus ensemble avant, pendant et après le shooting.

Chacun est responsable de son propre désir

Esther Perel démonte un mythe romantique bien tenace : non, votre moitié n’est pas censée « allumer votre feu » à votre place. Le désir, c’est d’abord une création personnelle. Une façon de rester curieux de soi ET de l’autre.

C’est exactement ce qu’on explore dans nos discussions avant le shoot. Se réapproprier sa propre sensualité, d’abord solo, puis à deux. Les plus belles séances ? C’est quand chaque personne ose exprimer sa propre énergie sans attendre que l’autre la révèle par magie.

Jouer pour ne pas s’ennuyer

L’érotisme, selon le livre, c’est lié au jeu, à la créativité, à l’art de cultiver l’imprévu dans la routine.

Et ça, j’adore le faire ! Je guide les duos vers cette dimension ludique. On crée ensemble une bulle temporaire où ils peuvent tester d’autres facettes d’eux-mêmes, jouer avec les codes, oser des poses ou des regards qu’ils n’auraient pas dans leur quotidien. La photo devient un terrain de jeu érotique. Simple, efficace, libérateur.

Communiquer sans tout intellectualiser

Esther Perel insiste : faut communiquer ses désirs sans les décortiquer jusqu’à la mort. L’érotisme demande une certaine vulnérabilité, l’acceptation de nos contradictions et de nos besoins parfois un brin irrationnels.

Devant la caméra ? Les couples qui communiquent le mieux sont ceux qui acceptent d’être vus dans leur authenticité émotionnelle et sensuelle. Ils ne contrôlent pas tout, ils laissent juste les choses se faire.

Cultiver l’érotisme (même un mardi)

L’auteure propose des trucs concrets pour raviver la flamme : créer des rituels de séduction, maintenir une vie perso riche, cultiver la surprise, prendre soin de son propre désir.

Mes séances s’inscrivent dans cette démarche. Elles offrent un moment hors du temps pour se reconnecter à votre sensualité, créer de nouveaux souvenirs érotiques, et repartir avec des images qui rappelleront cette facette de votre relation (celle qu’on oublie parfois entre deux lessives).

Ce que j’en pense vraiment

Ce livre a encore plus concrétisé l’idée que mon job va bien au-delà que de juste appuyer sur un bouton. Je participe, à ma façon, à cette « intelligence érotique ». Mes séances deviennent des espaces de redécouverte mutuelle, où les binômes peuvent explorer cette tension délicieuse entre intimité et mystère.

L’objectif devient le témoin de ces moments où l’amour du quotidien se transforme en érotisme conscient. C’est peut-être ça, finalement, l’essence de mon métier : aider chaque duo à se rappeler de cette intelligence érotique qu’ils portent en eux.