Le silence des pères crée une blessure générationnelle. Pas juste l’absence physique, mais ce silence qui isole le père du fils.



En séance, je vois ça chez les hommes. Beaucoup arrivent avec une gêne face à l’expression émotionnelle, une difficulté à montrer leur tendresse ou vulnérabilité.

Mon job ? Créer un espace où ils peuvent explorer cette expression sans crainte de jugement sur leur « masculinité ».

Les masques masculins

Guy Corneau identifie les masques que portent les hommes : le héros, le séducteur, le bon garçon, l’éternel adolescent.

Je reconnais souvent ces archétypes. Le « héros » veut tout contrôler. Le « séducteur » joue le charme mais évite la vraie connexion. Le « bon garçon » s’efface.

En préparation, je les encourage à questionner ces rôles : « Et si vous vous autorisiez à être juste vous-même ? »

La peur de l’intimité

Guy Corneau explique pourquoi les hommes redoutent l’intimité : elle dévoile leurs blessures, leur vulnérabilité.

Cette peur se manifeste : résistance aux poses rapprochées, gêne face aux démonstrations d’affection.

Mon accompagnement ? Créer un espace sécurisé où ils peuvent laisser tomber les masques, montrer leur cœur autant que leur force.

L’agressivité refoulée

Le livre explore comment les hommes apprennent à refouler leur agressivité naturelle, créant des tensions internes.

Je vois cette énergie compressée : hommes sur-contrôlés qui craignent de « déborder », ou moments d’irritation soudaine.

Je les aide à canaliser cette énergie de façon créative. L’affirmation masculine peut être forte ET bienveillante.

Le besoin d’initiation

Guy Corneau souligne l’absence de rites initiatiques pour le passage de l’adolescence à l’adulte, laissant les hommes dans l’incertitude sur ce que signifie « être un homme ».

Mes séances deviennent parfois des moments d’initiation douce, où les hommes explorent leur masculinité authentique en relation.

Impact sur les couples

Ces blessures affectent profondément les relations amoureuses : difficulté à communiquer émotionnellement, peur de l’engagement.

Les couples où l’homme n’a pas intégré ces dimensions peinent à créer une vraie intimité photographique.

La quête du père intérieur

Corneau propose que les hommes apprennent à devenir leur propre père, à se donner l’approbation qu’ils n’ont pas reçue.

Les hommes qui ont fait ce travail rayonnent d’une assurance différente. Ils n’ont plus besoin de validation externe constante.

Rompre le silence

Le bouquin insiste sur l’importance de briser le silence, d’exprimer blessures, peurs et besoins.

Les hommes qui osent verbaliser créent instantanément plus de proximité avec leur partenaire et d’authenticité dans les images.

Ce que j’en retiens

Ce livre a enrichi ma compréhension des résistances masculines, à commencer par les miennes. Guy Corneau m’a aidé à voir que mon travail va au-delà de la photo : je participe à la guérison des blessures qui empêchent tant d’hommes de vivre pleinement leurs relations.

Derrière mon objectif, je cherche à capturer l’homme dans sa vérité complète : fort ET tendre, protecteur ET vulnérable.

Car c’est en guérissant le « fils manqué » que l’homme peut enfin devenir le partenaire authentique et présent que sa relation mérite.