Brené Brown. Si vous ne la connaissez pas encore, rattrapez-vous.
Son livre sur la honte ? Un sacré manuel de libération.



La honte, cet ennemi silencieux

Brené Brown définit la honte comme cette voix qui dit « Je ne suis pas assez bien » plutôt que « J’ai fait quelque chose de mal » (ça, c’est de la culpabilité).

La honte pousse à détester son corps, craindre le rejet, cesser de prendre des risques.

En séance ? Je vois cette honte souvent. Des couples tendus, inquiets de leur apparence, de ce que je vais penser. Cette honte crée des barrières invisibles.

Dès les premiers échanges, je reconnais les signes : excuses constantes (« On n’est pas photogéniques »), justifications (« On a pris du poids »), appréhensions. Mon rôle ? Relativiser. Normaliser. Rassurer.

Les quatre étapes de résilience

Brené Brown identifie quatre étapes : identifier la honte, exercer le sens critique, se rapprocher, exprimer.

Identifier

Je vois clairement les déclencheurs : comparaison avec des images « parfaites » des réseaux sociaux, peur de ne pas être à la hauteur, angoisse de révéler leur intimité.

Exercer le sens critique

« Qui a dit qu’il fallait être parfait ? » « D’où vient cette idée que votre corps n’est pas assez bien ? » Cette remise en question libère un espace pour leur vérité.

Se rapprocher

La honte pousse à l’isolement, mais l’antidote est la connexion. Les duos qui osent partager leurs vulnérabilités créent instantanément plus d’intimité.

Exprimer

Quand les couples osent verbaliser leurs peurs (« J’ai honte de mes vergetures »), quelque chose de magique se produit. Cette expression dissout une partie de la charge émotionnelle et cela transparait sur le visage, la posture.

Les fondements : empathie, courage, compassion, connexion

Brené Brown identifie ces quatre fondements de la résilience.

L’empathie que je développe envers chaque duo crée un climat de sécurité. Cette bienveillance les autorise à baisser leurs défenses.

Chaque séance demande du courage. Je deviens le gardien de cet espace où ils peuvent explorer leur intimité sans masque.

La bienveillance envers soi-même se lit dans leurs gestes, leurs regards.

La différence cruciale

Culpabilité et embarras peuvent stimuler des changements positifs. La honte est une force insidieuse qui isole.

Cette nuance m’aide à accompagner les binômes. Un peu d’embarras peut être charmant. Mais la honte profonde paralyse.

La discussion avant le shooting devient cruciale pour découvrir leurs blocages. Souvent, ils se dissipent quand j’explique ce que d’autres ont vécu.

Le regard bienveillant

Brené Brown souligne le pouvoir de l’empathie pour supprimer les « écrans de la honte ».

En tant que photographe, je deviens ce regard qui voit la beauté là où eux ne voient que défauts. Une cicatrice ? Le témoin d’une période difficile surmontée avec courage.

Imaginez un monde où tout le monde serait identique. Quel ennui ! Les différences deviennent des atouts.

Mon rôle transformé

Ce livre a enrichi ma compréhension des résistances. Je ne crée plus seulement des images, j’accompagne les duos dans un processus de guérison de la honte corporelle et relationnelle.

Chaque séance devient une opportunité de contrer les messages toxiques sur la beauté, l’âge, les corps « parfaits ».

Brené Brown m’a aidé à voir que mon travail va au-delà de la photographie : je participe à une part de guérison de la honte qui empêche tant de couples de s’aimer pleinement.

Derrière mon objectif, je ne capture plus seulement l’amour intime, mais une victoire sur la honte, la célébration de l’authenticité.

Car comme le dit si justement Brené Brown, c’est en osant être vraiment nous-mêmes que nous trouvons l’amour et l’appartenance que nous cherchons tous.